Comptabilité d’un kinésithérapeute : obligations et spécificités

Vous devez en tant que kinésithérapeute, comme tout professionnel de santé, tenir une comptabilité précise. De cette comptabilité dépendra vos déclarations fiscales, le montant de vos charges et de vos impôts. Si elle est relativement simple pour vous en tant qu’indépendant, vous devrez cependant respecter certaines règles, qui sont différentes selon le régime sous lequel vous exercez votre activité.

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Comptabilité d'un kinésithérapeute

Quel type d’entreprise ouvrir pour un kinésithérapeute ?

Quand un kinésithérapeute exerce en nom propre, et donc en tant que profession libérale, il a le choix entre deux régimes distincts. Chacun d’entre eux présente des obligations comptables différentes.

Il peut ainsi se décider pour la microentreprise, qui reste le régime le plus simple en termes de déclarations à effectuer.

Il peut aussi décider d’opter pour la déclaration contrôlée, qui devient plus intéressante pour déduire des charges importantes ou pour ne plus être limité par le plafond de revenus de la microentreprise (72 600€ par an).

Il peut enfin choisir d’exercer en société. Il existe des sociétés d’exercice libérale (SEL) qui s’apparentent peu ou prou aux sociétés commerciales. Parmi elles, vous retrouverez :

  • La SELARL (SEL à responsabilité limitée en cas de pluralité d’associés) ou SELURL (SEL unipersonnelle à responsabilité limitée en cas d’exercice seul),
  • Le SELAFA (SEL à forme anonyme),
  • La SELAS (SEL par actions simplifiée),
  • La SELCA (SEL en commandite par actions).

Quelles sont les obligations comptables de chaque statut ?

Les formalités à effectuer au niveau de la comptabilité d’un kinésithérapeute diffèrent selon chaque régime.

Au niveau de la gestion quotidienne des comptes, un kinésithérapeute devra prévoir :

  • Dans le cadre de la microentreprise : la tenue d’un livre des recettes, qui mentionne les règlements reçus, à quelles dates, par quelles personnes et pour quelles prestations.
  • Dans le cadre de la déclaration contrôlée : la tenue d’un livre journal des recettes, mais aussi des dépenses, ainsi qu’un registre des immobilisations et des amortissements.
    Il lui faudra également tenir un journal de trésorerie qui répertoriera l’ensemble des flux de trésorerie (soit aussi bien les encaissements que les décaissements) enregistrés sur l’année.
    Cette comptabilité est plus allégée que celle concernant une activité commerciale mais, le cas échéant, le kinésithérapeute peut décider de tenir également compte de ses créances et de ses dettes.
  • Dans le cadre d’une société : il faudra tenir une comptabilité commerciale complète (tenant compte des créances non encaissées et des dettes non payées).
    Le livre journal des recettes et dépenses devra être mis à jour quotidiennement. Et, chaque année, un bilan et des comptes de résultat devront être déposés.

Quelles sont les obligations fiscales de chaque statut ?

Les déclarations à effectuer ne sont pas les mêmes non plus pour chacun de ces statuts :

  • Le micro entrepreneur déclarera uniquement ses recettes sur l’imprimé 2042 C. Il ne pourra pas déduire ses charges, mais bénéficiera d’un abattement forfaitaire de 34 % avant soumission au barème de l’impôt sur le revenu. Le versement libératoire qui permettait de payer en une seule fois ses cotisations sociales et fiscales, lors de la déclaration de revenus mensuelle ou trimestrielle, devrait retrouver son équivalent dans le prélèvement à la source des microentreprises.
  • Dans le cadre de la déclaration contrôlée, les résultats seront déclarés en tant que BNC (Bénéfices non commerciaux) sur l’imprimé fiscal 2035 (correspondant à un impôt sur le revenu). Il faudra y mentionner l’ensemble des comptes annuels de l’entreprise (comprenant donc les encaissements, les charges déductibles et le patrimoine).
    Le kinésithérapeute devra également remplir en plus la déclaration 2042C PRO où il devra indiquer l’ensemble de ses revenus personnels (c’est-à-dire sa rémunération et ses revenus annexes).
  • En société, les résultats seront déclarés également sur l’imprimé 2035 ou sur le 2065, selon le choix effectué entre un impôt sur les sociétés et un impôt sur le revenu.

Dans tous les cas il faudra également prévoir une déclaration des revenus auprès de l’Urssaf, qui calculera le montant des cotisations à l’assurance maladie ainsi qu’à la caisse des allocations familiales. En fonction du statut (conventionné ou non), le montant de celles-ci évoluera.

Une déclaration annuelle de revenus à la CARPIMKO, la caisse de retraite et prévoyance des kinésithérapeutes, vous permettra également de cotiser à votre caisse de retraite.

Pourquoi de nombreux kinésithérapeutes passent par un centre de gestion agréé ?

Le plafond de la microentreprise amenait, jusqu’il y a peu de temps, de nombreux kinésithérapeutes à opter pour la déclaration contrôlée, qui leur permettait de gérer et de déclarer leurs revenus sans trop de contraintes. Mais la tenue des différents livres comptables nécessitait l’assistance d’experts comptables pour ne pas effectuer d’erreurs.

Des avantages fiscaux avaient donc été octroyés pour inciter ces professionnels à adhérer à des associations de gestion agréées (AGA).

Ce qui leur permettait de :

  • Être dispensé d’une majoration de 25 % de leurs revenus professionnels,
  • Déduire les salaires de leur conjoint,
  • Bénéficier d’une réduction d’impôt pour la tenue de leur comptabilité (sous certaines conditions).

Un expert-comptable ayant l’agrément du visa fiscal permet cependant d’être exonéré de cette majoration de 25 % de vos bénéfices imposables. Vous noterez d’ailleurs que si, dans le cadre de votre activité vous dépensez plus de 600 € d’honoraires auprès de prestataires de services (dont font partie les experts-comptables), vous devrez déclarer une DAS2.

Dans le cas où le kinésithérapeute décide de s’occuper lui-même de sa comptabilité, il a tout intérêt à s’équiper a minima d’un logiciel de comptabilité en ligne dans le meilleur des cas. D’autant que, depuis le 1er janvier 2015, tous les kinésithérapeutes, quel que soit le montant de leurs recettes, doivent obligatoirement télétransmettre leurs déclarations de résultats.

Le temps dévolu à la gestion de la comptabilité d’un kinésithérapeute évoluera donc beaucoup en fonction de sa situation. Même le fait de déléguer cette responsabilité auprès d’un cabinet comptable ne supposera pas la même implication de toutes les parties, selon la part qui est demandée aux comptables. C’est donc avant tout une question personnelle… mais qui nécessite de bien se connaître pour ne pas se retrouver submergé sous les tâches à effectuer.

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